Alors que les Françaises et les Français se sont emparés du Compte Personnel de Formation depuis le début de la crise sanitaire, 2022 devrait confirmer cette tendance. En effet, depuis le 1er janvier 2022, la labélisation Qualiopi apporte une réponse adaptée à un des derniers freins à cette formation professionnelle continue : la qualité des actions de formation.
Les actifs, acteurs de leur propre parcours de formation
La grande réforme, ayant créé le Compte Personnel de Formation (CPF), poursuivait un objectif principal : permettre à tous les actifs, de 16 ans jusqu’à l’âge de la retraite, de devenir les acteurs et décideurs de leur propre projet professionnel. Sans réduire les obligations des entreprises en la matière (adaptation du poste de travail, plan de développement des compétences, entretien individuel, …), le CPF, successeur depuis 2015 du Droit individuel de Formation (DIF), devait donc permettre à chacun de pouvoir choisir librement son avenir professionnel. Pour y parvenir, les autorités publiques ont tout fait pour rendre le CPF plus facilement mobilisable depuis plusieurs années :
- En supprimant l’autorisation préalable de l’employeur, le dispositif de la formation professionnelle continue est devenu une question de choix personnel (Il faut souligner, que les partenaires sociaux ont entrepris une vaste réflexion sur les avantages d’un retour à une plus grande concertation)
- En créant l’application mobile Mon Compte Formation (et un site Internet dédié), on a simplifié le choix, l’inscription et le paiement des formations choisies. Tout peut donc désormais se faire en quelques clics.
- En renforçant les pouvoirs et les compétences du Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP), on a permis à chacune et à chacun de se faire aider et accompagner
- En monétarisant le compte personnel de formation, on a simplifié la compréhension et la lisibilité des droits de chacun.
Le temps de formation, une évolution majeure bénéfique au Compte Personnel de Formation
Malgré toutes ces avancées majeures, les salariés ressentaient une difficulté principale pour pouvoir se former en suivant leur propre aspiration : le manque de temps. Aussi, alors que la crise sanitaire, qui frappe nos sociétés depuis près de deux ans, mettait l’économie en arrêt et les salariés en télétravail, la Covid-19 a « libéré du temps » tout en pointant le manque de compétences des collaborateurs des entreprises. Depuis 2 ans donc, les salariés se sont véritablement emparés du dispositif. En 2020, près d’un million de formations étaient financés en tout ou en partie par le CPF, alors que les premiers résultats de 2021 soulignent que le cap des 2 millions de formations financées a été franchi.
Le dispositif voulu par le gouvernement trouvait enfin une réponse favorable de la part des salariés. La question était d’importance tant en termes de productivité / efficacité qu’en termes économique. Avec 38 millions de comptes CPF, le marché de cette formation professionnelle est valorisé à près de 53 milliards d’euros.
L’importance des besoins a suscité la convoitise d’escrocs et/ou d’organismes de formation peu respectueux des obligations légales. Qui n’a pas reçu un appel téléphonique ou un SMS pour le prévenir que « les droits à la formation vont être perdus. Dépêchez-vous d’agir ! ». Le Ministère du Travail a confirmé la multiplication des arnaques au CPF, estimant même le préjudice à plus de 16 millions d’euros. C’était un des dangers de l’introduction du « parcours achat direct » en matière de formation continue. Les autorités publiques appellent les actifs à la plus grande vigilance :
« Soyez attentifs aux tentatives d’arnaques pour dérober vos crédits CPF et n’y donnez pas suite. Le site cybermalveillance.gouv.fr recueille les témoignages et rappelle que ni la Caisse des Dépôts, ni Pôle emploi, ni le ministère du Travail n’effectuent la moindre démarche téléphonique au sujet du CPF »
Pour que ce démarchage illégal et agressif ne remette pas en cause les avantages du dispositif, les autorités publiques réfléchissent actuellement à une législation plus contraignante pour limiter ces dérives.
La labélisation qualité, une touche finale pour un dispositif sécurisé
C’était le dernier frein, pouvant faire obstacle au succès du CPF : la qualité des prestations de formation. Vouloir se former pour créer ou reprendre une entreprise – et ils étaient plus de 220.000 à concrétiser cette ambition en 2021 – implique en effet de choisir une action de formation réellement bénéfique à moyen ou à long terme. Et les actifs sont mal armés pour pouvoir juger de cette qualité des formations dispensées, d’où la multiplication des fraudes et autres arnaques.
Depuis le 1er janvier 2022, les Instituts de formation, engagés dans cette ambition de montées en compétences des apprenants, et souhaitant bénéficier de fonds publics ou mutualisés, doivent être certifiés Qualiopi. Certification délivrée par un organisme reconnu, Qualiopi est donc une véritable marque qualité, qui répond à deux engagements majeurs, rappelés par le site du gouvernement
- Tester de la qualité du processus mis en œuvre par les prestataires d’actions concourant au développement des compétences ;
- Permettre une plus grande lisibilité de l’offre de formation auprès des entreprises et des usagers.
En étant certifié Qualiopi, les organismes de formation répondent donc à l’ultime exigence des salariés, ce qui devrait renforcer le développement du Compte Personnel de Formation.