Le Compte personnel de formation (CPF) un succès incontestable à consolider en 2022

Le CPF a connu une année 2020 record, avec le quasi doublement des formations professionnelles dispensées. Les premiers mois de 2021 confirment et amplifient cette tendance. Même si la crise sanitaire peut expliquer en partie ce succès incontestable, il faut aussi y voir les fruits d’une réforme initiée depuis 2018. Et avec les ambitions du Ministère du travail notamment, cette tendance est appelée à s’inscrire dans la durée. 

 

Le CPF plébiscité par les actifs, une tendance de fond 

La crise sanitaire du coronavirus explique en partie, que les actifs ont été plus nombreux à s’approprier le Compte Personnel de Formation en 2020. Selon les chiffres officiels du gouvernement, on a assisté à un quasi doublement des actions de formation financées grâce au CPF : De 517.000 en 2019 à 984.000 en 2020 et plus d’un million sur le premier semestre de l’année 2021. Cette croissance s’explique aussi par la réforme introduite en 2018 avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. L’introduction du « parcours d’achat direct » a démocratisé l’accès à la formation, puisqu’en quelques clics, chacun et chacune peut s’inscrire et payer sa formation. 

Si la très forte augmentation du nombre de formations professionnelles dispensées reflète une diversité tant dans la forme que dans le domaine de compétences ciblé, force est de constater que le domaine des transports reste largement en tête avec plus d’une formation sur 4 en 2020 (25.9 %). La possibilité de financer le permis de conduire grâce à son Compte Personnel de Formation (CPF) explique en grande partie ce succès. Derrière les formations continues consacrées aux langues (17 %), les apprentissages informatiques au sens large (informatique, numérique, Web, …à représentent plus d’une formation sur 10 (10.3 %). 

 Rendre le CPF encore plus adapté aux réalités du marché du travail 

 

En 2020, 2.8 % de la population active s’est donc emparé du CPF pour gagner en compétences. Bien que certains puissent juger ce ratio relativement faible, il double presque par rapport à la période précédente (1.5 % en moyenne entre 2015 et 2019). Et la Ministre du Travail, Elisabeth Borne, a déjà fait savoir que le gouvernement entendait poursuivre ses efforts notamment à travers un financement suffisant de France Compétences. Pour la ministre du travail, l’essentiel pour 2022 sera de renforcer la concertation entre salariés et entreprises. Accroître l’employabilité des premiers doit se faire en répondant aux attentes et exigences des seconds. Cette logique gagnant-gagnant » sera accompagnée, notamment à travers la possibilité pour l’entreprise d’abonder le CPF de ses collaborateurs. 

Lors d’un colloque organisé à l’occasion des deux ans de l’application MonCompteFormation , Elisabeth Borne a également indiqué les 3 actions prioritaires du gouvernement pour les mois à venir en matière de formation continue :

  1. Lutter contre les fraudes, étant entendu que ces dernières se sont multipliées ces derniers mois. 
  2. Garantir un meilleur contrôle des organismes de formation afin d’assurer la qualité des formations dispensées (voir ci-dessous) 
  3. Mieux évaluer la pertinence des formations au regard des compétences recherchées par les entreprises. Sur ce point, des négociations entre les partenaires sociaux sont déjà bien avancées selon le ministère de la santé. 

La qualité des formations continues, un enjeu majeur pour 2022

 

De la nature même des formations continues dispensées (diplômantes, certifiantes, …) aux modalités d’application de ces dernières (présentiel, e-learning, Blended learning, …), la qualité des acteurs de la formation professionnelle doit être selon le ministère du Travail irréprochable. Et 2022 concrétise cette ambition avec l’obligation pour ces organismes de disposer de la certification Qualiopi. Elisabeth Borne a ainsi rappelé : 

  « L’obligation, pour les organismes de formation, de disposer de la certification Qualiopi va renforcer significativement la garantie de qualité des organismes de formation (…)  tous ceux qui proposent leurs services aux usagers du CPF devront respecter les 7 critères et les 32 indicateurs de ce référentiel national qualité plus exigeant ».

Cette obligation de certification permettra, en outre, de lutter plus efficacement contre les fraudes, et permettra aux partenaires sociaux de pouvoir engager des négociations constructives avec les acteurs concernés pour mieux cibler les compétences les plus recherchées par les entreprises. Une démarche qualité qui devrait renforcer l’attractivité du CPF. 

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