La formation continue en 2023, le CPF au chevet de la pénurie de compétences

La formation continue en 2023, le CPF au chevet de la pénurie de compétences

Le marché de l’emploi connait quelques tensions ces derniers mois, rendant la recherche de certaines compétences spécifiques par les employeurs de plus en plus complexes au vu de la pénurie de profils. La formation professionnelle continue doit permettre d’apaiser ces difficultés, constituant ainsi une réponse adaptée aux attentes des salariés d’une part, mais aussi une solution pertinente aux exigences des entreprises d’autre part. 

Se former tout au long de sa vie active, l’engagement du CPF

Remplaçant le droit individuel à la formation (DIF) depuis 2014, le compte personnel de formation (CPF) a été fortement plébiscité depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus. Cette dernière a accéléré la mobilisation des Françaises et des Français, qui se sont familiarisés avec ce nouveau dispositif consacré à la formation professionnelle continue. Cette augmentation significative des actions de formation, financées grâce à ce CPF, peut aussi s’expliquer par les multiples efforts déployés par les autorités publiques pour informer les actifs. 

Depuis 2018, le compte personnel de formation est monétarisé pour en faciliter la compréhension par toutes et tous. Depuis 2019, une application mobile est venue s’ajouter au site Internet dédié pour faciliter la recherche et l’inscription à ces actions de formation, qui doivent toutes être destinées à renforcer l’employabilité des demandeurs et demandeuses. Le CPF, bien qu’il soit destiné à renforcer le pouvoir des salariés sur leur parcours de formation, doit ainsi contribuer à l’acquisition des compétences, ciblées par les entreprises. 

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Financer une action de formation en 2023, priorité donnée aux compétences les plus recherchées 

En effet, le CPF, dans sa forme actuelle, concerne tous les Français, depuis l’âge de 16 ans (et même 15 ans pour les jeunes ayant signé un contrat d’apprentissage) jusqu’à l’âge de la retraite. Alimenté chaque année, le CPF constitue la réponse idéale pour suivre une formation qualifiante (obtenir un diplôme, un certificat de qualification professionnelle (CQP), un titre enregistré au RNCP (Répertoire nationale des certifications professionnelles), …), devant optimiser la capacité à évoluer professionnellement voire faciliter une éventuelle reconversion professionnelle (le CPF de transition apparait ainsi comme la solution dédiée pour changer de métier). 

Les autorités publiques se sont efforcées de simplifier l’utilisation de ce CPF, alors même que la crise sanitaire permettait de réunir toutes les conditions pour accélérer la formation continue des actifs. Les confinements et couvre-feux successifs ont en effet conduit de nombreux salariés à prendre conscience de leur lacune et/ou du manque de compétences, quand il a fallu apprendre à télétravailler. Si les mesures de distanciation sociale ont conduit à la généralisation des études (e-learning) et du travail (télétravail) à distance, elles ont aussi souligné, pour certaines entreprises, la prise de conscience de devoir accélérer ou initier leur transformation numérique. Tout cela a contribué à pousser les salariés à multiplier les demandes de formation professionnelle afin de répondre au mieux aux exigences des employeurs. 

Mobiliser son CPF pour renforcer son employabilité, une promesse tenue pour la formation continue 

Ceci explique qu’au cours de l’année 2021, 3.147 milliards ont été consacrés au financement de ces actions de formation par le biais du CPF. Bien que 2022 marque un léger fléchissement de ce succès (une baisse de 5 % pour un montant de 3 milliards d’euros), les autorités publiques entendent bien renforcer l’utilité et les atouts du dispositif. Il ne s’agit plus d’augmenter le nombre d’actions de formation mais bien de les cibler plus efficacement en tenant compte des attentes des acteurs économiques. Pour y parvenir, le gouvernement entend optimiser le contrôle des organismes de formation. Le label Qualiopi doit, selon les estimations du gouvernement, accompagner la diminution du nombre d’organismes certifiés Qualiopi (de 16.300 à fin décembre 2021, ces organismes sont passés à 9.200 à la fin 2022). Enfin, des efforts de communication doivent être déployés, dans les prochaines semaines, afin d’inciter les salariés à se former pour des compétences faisant défaut (ou connaissant des tensions) sur le marché du travail, que ce soit des formations numériques ou des formations bureautiques.

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