Pourquoi les organismes de formation doivent accélérer leur transformation ?

organismes de formation

La formation professionnelle a été définie comme un axe prioritaire pour adapter l’économie française aux transformations de notre société. Depuis plusieurs années, les Instituts de formation ont connu une révolution silencieuse et la décision de permettre aux apprenants de noter leur formateur devrait relancer cette révolution.

 

Bien que la crise sanitaire ait accéléré la nécessité de transformation pour les organismes chargés d’organiser la formation professionnelle continue, cette dernière préexistait à la situation, que nous traversons. C’est avant tout la mutation du marché du travail, qui a conduit à cette indispensable évolution. Les carrières professionnelles se font moins linéaires aujourd’hui que par le passé, et un jeune actif commençant sa vie active devrait en moyenne exercer 9 métiers différents au cours de sa carrière. C’est le résultat d’une enquête réalisée sous l’égide du Ministère du Travail. Une mobilité professionnelle plus importante donc, nécessitant l’acquisition de nouvelles compétences tout au long de son expérience professionnelle.

A cela s’ajoute deux grandes mutations de l’économie française et plus généralement mondiale. La transformation numérique d’une part, dont le rythme s’est considérablement accru depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Mobiliser son Compte personnel de formation (CPF) pour acquérir des compétences numériques ou informatiques est devenu un axe prioritaire pour de nombreux salariés, alors que dans le même temps les entreprises cherchent elles-aussi à optimiser la productivité de leurs collaborateurs en la matière.

D’autre part, la transition écologique représente une autre mutation majeure, faisant apparaitre de nouveaux besoins, dépassant les métiers supprimés par ces nouvelles préoccupations environnementales.

En France, le phénomène avait été anticipé notamment grâce à la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel avec la monétarisation du CPF, le renforcement du CPF de transition et l’orientation des politiques en matière de formation professionnelle et d’apprentissage pour se diriger vers une société des compétences.

 

Mobiliser son CPF en 2021, une facilité garantie pour sécuriser tous les parcours professionnels

Aujourd’hui, tout actif peut suivre le plan de formation élaboré par les DRH de son entreprise, notamment à travers le plan de développement des compétences, mais aussi décider par lui-même de sécuriser son parcours professionnel avec une ou des actions de formation (Compte Personnel de Formation) ou alors d’engager un processus de reconversion professionnelle en channgeant de métier ou de profession (CPF de transition).

 

Pour répondre à ces multiples défis, les organismes en charge de cette formation professionnelle ont donc développé de nouvelles stratégies :

  1. Identifier les compétences numériques notamment mais pas uniquement, nécessitant une formation pour permettre aux salariés de renforcer leur employabilité. Par nature, ces compétences évoluent de plus en plus rapidement au même rythme que les innovations techniques ou technologiques. Pour l’offre de formation professionnelle, l’impératif est non seulement de viser un objectif en phase avec les attentes des acteurs économiques mais aussi de s’adapter au niveau de tous les candidats.
  2. Être agile et flexible pour pouvoir changer le plus rapidement possible l’offre de formation afin de s’adapter en temps réel aux nouveaux besoins. Se former au développement d’applications en 2021 ne ressemble pas à la formation proposée il y a 3 ou 4 ans, et cette même formation en 2023 ou 2024 sera encore bien différente. Si l’agilité est aussi un domaine plébiscité par les sessions de formation continue, elle doit désormais caractériser l’attitude des formateurs. Ces derniers ont ainsi dû s’adapter en mars 2020 à la nécessité de privilégier le e-learning et le Blended Learning pour surmonter les contraintes imposées par le confinement.
  3. Répondre à la demande d’efficacité et de lisibilité des apprenants. Aujourd’hui, choisir une formation continue peut se faire via le biais d’une application en quelques clics. L’application dédiée au compte personnel de formation permet à tout un chacun de parcourir les innombrables offres de formation proposées par des formateurs de plus en plus nombreux. Pour ces derniers, cette nouvelle manière d’aborder la formation continue les contraint à plus de réactivité mais aussi à une plus grande maitrise des enjeux (la concurrence entre les différents organismes de formation contraint chacun de ceux-ci à se démarquer et à faire preuve d’originalité pour plus d’efficacité).

 

Quand les apprenants poussent les organismes de formation à plus de qualité !

C’est donc bien une révolution silencieuse, qui a traversé, depuis quelques années, le monde de la formation professionnelle continue. Depuis que le compte personnel de formation a été monétarisé, les nouveaux acteurs sur ce marché de la formation continue se sont multipliés, avec, il faut bien l’avouer, quelques professionnels indélicats. M. Michel Yahiel,  directeur des retraites et de la solidarité à la Caisse des dépôts,  organisme gérant le CPF, soulignait ainsi que des fraudes avaient été détectées et que celles-ci étaient estimées « entre 10 et 12 millions d’euros ».

C’est notamment pour lutter contre ces fraudes mais aussi pour simplifier encore plus le choix de la formation par les salariés, que désormais les apprenants peuvent évaluer l’organisme de formation avec un système d’étoiles. Déployé depuis quelques semaines, ce dispositif a permis, selon M Yahiel, de recueillir « 100.000 évaluations correspondants à 9000 organismes sont disponibles« .  Les autorités soulignent que toutes les mesures ont été prises pour sécuriser cette notation, que les apprenants pourront attribuer en fonction de 5 critères :

  • La qualité de l’accueil de l’organisme,
  • La qualité du contenu,
  • Le niveau de l’équipe de la formation,
  • Les moyens matériels
  • Les moyens pédagogiques mis à disposition et l’accompagnement.

 

Cette évolution devrait pousser les organismes de formation à renforcer leur stratégie et leur offre de formation, en prenant en compte cette exigence de qualité. Une nouvelle évolution, qui devrait se faire ressentir dans les mois à venir.

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