La formation continue en France, un modèle durable ?

La formation continue en France

Depuis plusieurs années, la formation continue connaît un regain d’activité en  France. Le succès des multiples dispositifs pose cependant une question pour l’avenir de ce système : son mode de financement. 

Pour quel type de formations est mobilisé le CPF depuis 2020 ? 

Tous les acteurs de la formation professionnelle soulignent les effets qu’a engendrés la crise sanitaire du coronavirus sur ces actions de formation continue. Cette dernière a permis de répondre au déficit de compétences, notamment bureautiques et/ou numérique, mis en évidence par la crise avec les différentes phases de « généralisation  du télétravail ».

Mais les confinements et autres couvre-feux, résultant de la situation sanitaire, ont également accéléré le déploiement (et notamment le rythme de ce dernier) de la transformation numérique de tous les acteurs économiques. Cette accélération a elle-aussi conduit à un « besoin de montée en compétences » tant pour les salariés (besoin  de renforcer leur employabilité voire pour certains d’engager un projet de transition professionnelle) que pour les entreprises (nécessité de s’adapter aux évolutions à venir et d’anticiper les compétences émergentes dan s les années à venir : Cybersécurité, intelligence artificielle,  …  En 2021, le Compte Personnel de formation (CPF) a permis de financer 122.1 millions d’heures de formation pour un coût évalué à 2.79 milliards d’euros. 

Les chiffres officiels, dévoilés par la Caisse des Dépôts, soulignent la grande diversité des actions de formation suivies par les actifs. 4 types de formation dépassent les 10 % des sommes investies : 

  1. Langues vivantes : 571 millions d’euros (20.4 %)
  2. Permis B : 308 millions d’euros (11 %) 
  3. Création et reprise d’entreprise : 308 millions d’euros (11 %)
  4. Secrétariat et bureautique : 305 millions d’euros (10.09 %) 

Le financement de la formation professionnel, un système durable et pérenne ? 

Les Françaises et les Français se sont donc massivement emparés de leur compte personnel de formation. A ce titre, l’objectif de la loi de 2018 portant réforme du CPF a atteint son objectif. D’un autre côté, la croissance économique liée à la reprise post-pandémie conjuguée aux évolutions démographiques du pays conduisent à l’apparition de tensions sur le marché du travail.

Dans certains secteurs d’activité , la pénurie de compétences menace amenant de plus en plus d’entreprises à redoubler d’efforts en ce qui concerne leur politique de formation professionnelle.  Cette envolée des demandes et des besoins d’actions de formation  a reposé la question du financement comme un aspect prioritaire pour l’avenir. Les moyens alloués au CPF et au CPF de transition seront-ils suffisants pour garantir l’efficience des multiples dispositifs à l’avenir ?  

On pense au compte individuel de chaque actif, mais aussi à tous les dispositifs censés satisfaire aux exigences des entreprises,  notamment pour ne pas mettre en péril l’objectif du plein-emploi. Les formations ouvertes à distance (FOAD), la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) individuelle ou collective, les efforts consentis pour la validation  des acquis de l’expérience (VAE), les actions soutenues par le FNE – Formation,  … constituent autant de voies à renforcer et donc à pérenniser notamment en ce qui concerne leur financement.

Après bien des débats, le gouvernement a déjà écarté l’idée d’un reste à charge pour les actifs lors de l’utilisation de leur CPF. Cette décision est actée pour 2024 mais la légitimité d’une telle contribution ne manquera pas de se reposer pour les années à venir.   Il n’empêche que cette question  du financement des actions de formation continue reste centrale, puisqu’elle doit garantir la pérennité d’un dispositif qui suscite  la convoitise d’un grande nombre d’autres pays : le compte personnel de formation .

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