Le Compte personnel de formation a 10 ans. A cette occasion, les acteurs de la formation professionnelle se sont réunis pour imaginer les prochaines évolutions à venir pour renforcer encore ce dispositif envié de tous à travers le monde.
Le Compte Personnel de Formation, le dispositif idéal pour accompagner l’évolution des compétences ?
C’est en s’inspirant du modèle français, et donc du Compte Personnel de Formation, que l’Europe s’est donnée comme objectif de parvenir à 60 % d’adultes suivant au moins une action de formation professionnelle chaque année d’ici …2030. Cela atteste de la qualité et de la pertinence des mécanismes régissant ce compte personnel de formation. C’est ce qu’a pu rappeler la Ministre du Travail et de l’Emploi, Mme Astrid Panyosan-Bouvet, en célébrant les 10 ans du CPF. Instauré en mars 2014, en substitution du Droit Individuel de Formation (DIF), le CPF a, depuis, connu bien des évolutions, évolutions expliquant en partie son succès. Il serait fastidieux de dresser une liste exhaustive de ces modifications, même si on se doit de citer :
La création de l’application mobile et du site Internet Mon Compte Formation en novembre 2019 pour garantir la facilité et la liberté de choix de ses formations,
L’intégration des abondements en janvier 2021 pour accélérer les co-constructions de parcours d’évolution professionnelle,
La mise en place d’un label, Qualiopi, en janvier 2022 pour garantir la qualité des formations et des instituts responsables de ces dernières, …
….
L’avenir du CPF, une question centrale pour garantir la productivité et l’efficacité de l’économie française
Organisé le 21 novembre dernier, cet anniversaire officiel a également permis la tenue d’un colloque « Le CPF a 10 ans. Et dans 10 ans ? ». Il s’agissait principalement de souligner les mutations profondes à venir sur le marché de l’emploi et donc des nouveaux défis, que le Compte personnel de formation allait devoir relever. On pense bien évidemment à la transition écologique et / ou à la transformation numérique. Mais les pouvoirs publics insistaient alors également sur l’augmentation significative, dans les années à venir, du nombre de reconversions professionnelles à mener à terme. Expérimenté depuis le printemps 2023, Mon passeport de compétences devrait permettre une avancée majeure dans cette optique de gestion de carrière sur le temps long, d’autant plus qu’il mobilise au-delà des seuls actifs, en faisant appel aux entreprises et employeurs.
Abondements et co-construction, quand les solutions de financement peuvent révéler de nouvelles opportunités !
Les actifs se sont emparés de ce compte personnel de formation au dur et à mesure des années. Ainsi, plus de 1.3 million de dossiers ont été validés pour la seule année 2023, représentant une dépense de près de 2.1 milliards d’euros. Et la question du financement est au cœur d’un grand nombre de tensions depuis le début de l’aventure du CPF. L’instauration d’un reste à charge pour les apprenants (une participation forfaitaire de 100 euros) a reposé cette question du financement de la formation professionnelle au centre des débats. Sur ce sujet, les spécialistes se sont accordés, durant le colloque déjà cité, pour souligner les atouts de la co-construction des parcours de formation. Les abondements permettent en effet aux entreprises d’être acteur à part entière dans la gestion des compétences au sein de leur organisation, tout en laissant la décision finale (mais aussi la liberté de choix) aux actifs. S’orienter vers davantage de co-construction (pour un co-financement) c’est également laisser l’initiative à des collectivités locales ou à d’autres organismes publics de définir des priorités en termes d’emploi et de pouvoir accompagner les actifs du territoire pour qu’ils puissent y répondre.
