Bien qu’il résulte de l’initiative du salarié, le compte personnel de formation (CPF) peut et même doit aussi répondre aux attentes les plus criantes des acteurs économiques. A un moment, où des tensions se font sentir pour certains métiers, le CPF apparait alors comme un outil adapté et pertinent pour lutter contre les pénuries de compétences.
Les entreprises s’efforcent de définir les compétences les plus recherchées
Traditionnellement, les entreprises ont toujours participé à définir les programmes de formation continue, qu’elles souhaitaient proposer à leurs salariés. Ces dernières devaient alors répondre à un double objectif :
- Satisfaire les aspirations des collaborateurs de l’entreprise,
- Participer à une montée en compétences des collaborateurs en identifiant les compétences, dont l’entreprise a besoin.
Ce sont ces actions de formation, décidées par l’entreprise, qui alimentaient le plan de développement des compétences, que chaque entreprise se doit de proposer à tout ou partie de son effectif. Cependant, depuis les dernières évolutions apportées au Compte Personnel de Formlation (CPF), le législateur a souhaité que chaque actif puisse, lui-aussi, décider de son programme de formation.
La monétarisation du CPF ainsi que le lancement d’une application mobile destinée à choisir, s’inscrire et payer sa formation continue a donc transféré une partie du pouvoir aux salariés. Aujourd’hui, des négociations sont en cours pour rapprocher les attentes des uns et des autres, pour imaginer un modèle de co-construction de la formation professionnelle d’un salarié.
La formation continue, un levier pour lutter contre la pénurie de compétences
Pour les salariés comme pour les entreprises, l’objectif principal de ces actions de formation vise à renforcer l’employabilité et la productivité de chacun des salariés. Encore faut-il s’accorder sur les compétences, dont l’entreprise a besoin parmi celles ciblées naturellement par les salariés. Cette corrélation n’est pas, en 2023, systématiquement vérifiable et vérifiée. C’est d’autant plus vrai, que la crise du coronavirus a mis en lumière la pénurie de compétences, qu’une grande partie des entreprises devait affronter.
La généralisation (brutale et imposée) du télétravail a conduit les entreprises à identifier ces pénuries, alors que les salariés eux-mêmes prenaient conscience d’un besoin de formation pour renforcer leur capacité à satisfaire les exigences de leur employeur mais aussi de leur éventuel futur employeur (pour les demandeurs d’emplois ou pour celles et ceux, se préparant à une reconversion professionnelle).
Outre cette mise en lumière, la pandémie du coronavirus a également induit une accélération de la transformation digitale des entreprises, puisque les confinements et couvre-feux successifs ont souligné l’importance du numérique dans les projets de développement en tout genre.
Face à cette hausse des demandes de formation, il faut enfin souligner que certaines fonctions, certains métiers sont déjà traversés par des tensions en termes de recrutement. Les demandes des entreprises sont supérieures au nombre de profils répondant à ces recherches. Les tensions se font déjà sentir, et le gouvernement ambitionne d’atteindre le plein emploi dans les années à venir, ce qui renforcera un peu plus ces tensions déjà perceptibles. Aussi, la liste des compétences ciblées par les entreprises est-elle devenue essentielle pour élaborer un parcours de formation efficace et pertinent.
Quelles sont les compétences recherchées par les entreprises en 2023 ?
Bien qu’il soit difficile voire impossible de dresser une liste de compétences à acquérir quel que soit la fonction et le domaine d’activité, certains besoins sont récurrents. Ainsi en est-il des compétences numériques, qui ont largement fait défaut pendant les périodes les plus difficiles de cette crise du coronavirus. Les actions de formation bureautique sont elles-aussi largement plébiscitées tant par les entreprises que par les salariés, principalement en raison de cette période difficile.
Les formations consacrées aux langues étrangères font elles-aussi des compétences identifiées comme prioritaires par de nombreuses entreprises. Enfin, si ces dernières années ont profondément transformé les manières de travailler, elles ont également influé sur les exigences des recruteurs. Ces derniers reconnaissent aujourd’hui prêter une importance toujours plus grande aux qualité comportementales, à commencer par la capacité du candidat à s’adapter et à s’évoluer.
Aujourd’hui, lorsqu’un salarié décide de mobiliser son CPF, il doit garder à l’esprit les compétences qui lui permettront de répondre aux attentes de son employeur ou de son futur employeur.