Le CPF, une spécificité française mais une reconnaissance européenne

Alors que l’Europe vient de lancer l’Année européenne des compétences, la France a réaffirmé ses ambitions en matière de formation professionnelle continue. Avec le Compte personnel de formation, la France peut se targuer d’un dispositif complet, prenant en compte les attentes et besoins de toutes les parties, entreprises comme salariés.

Le CPF, la formation continue en France à l’assaut de l’Europe ?

En réformant le compte personnel de formation (CPF), la France a créé un dispositif, qui suscite bien des envies chez ses voisins européens. Tous les pays européens sont pourtant pleinement conscients de la nécessité de la formation continue pour faire face aux défis de demain.

La transformation numérique et la transition écologique impliquent nécessairement l’acquisition de nouvelles compétences de la part des salariés. Ainsi, pour l’année 2020, plus de deux entreprises de plus de 10 salariés sur 3 (67.4 %) ont proposé des actions de formation à leurs collaborateurs. La France, quant à elle, enregistre un score légèrement supérieur à la moyenne européenne (76 %) mais loin derrière la Suède (91 %) ou la république Tchèque (89.5 %).

Il faut comprendre par formation professionnelle continue (lifelong Learning) la définition donnée par l’OCDE à savoir :  “toutes les formes de développement des aptitudes et des compétences au cours du cycle de vie”. Ces développements doivent renforcer l’employabilité des apprenants et / ou permettre à ces derniers de changer de métier (projet de transition professionnelle).

La France apparait donc être dans la moyenne des autres pays d’Europe en ce qui concerne l’engagement des entreprises (notamment à travers le biais du plan de développement des compétences). En revanche, les Françaises et les Français disposent donc également de leur propre CPF, qu’ils peuvent utiliser en restant maitre de leur parcours de formation. C’est cette double entrée des apprenants dans la voie de la formation professionnelle, qui suscite des convoitises de la part de certain s pays étrangers.

L’acquisition de compétences, un enjeu majeur au niveau européen

Les tensions accrues sur le marché du travail, que peut ressentir la France, n’épargnent pas les autres pays d’Europe. M Nicolas Schmit, commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, souligne l’importance de rester vigilant en soulignant que les pays concernés sont déjà confrontés à des problématiques de recrutement : “Plus de 7 employeurs sur 10 reconnaissent des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences dont ils ont besoin dans leur entreprise”.

Il insiste également sur les perspectives, qui laissent entrevoir une aggravation de ces difficultés, au vu des profondes évolutions notamment avec la transformation (numérique) et la transition (écologique), que le vieux continent doit engager. Pour l’Union européenne comme pour la France, il est important de préserver voire même accroitre la compétitivité tout en veillant à “donner de bonnes perspectives professionnelles à tous les Européens”.

C’est ce qui a conduit l’Europe a lancé le 08 mai dernier « 2023 Année des compétences ». Jusqu’au 08 mai 2024, l’Europe a donc décidé de faire de la formation professionnelle continue une des priorités au niveau du continent avec un site Web dédié à l’opération mais aussi l’organisation de nombreux évènements. Pour accompagner tous les États à renforcer les dispositifs déjà existants, l’Europe a décidé de consacrer des budgets en hausse à cette formation professionnelle et à l’enseignement.

Ainsi, le budget du Fonds social européen plus (FSE+) a été porté à plus de 99 milliards d’euros pour la période comprise entre 2021 et 2027. Des efforts sont d’ores et déjà annoncé pour faciliter également la mobilité des étudiants et des travailleurs européens (le programme Erasmus + devrait être abondé, alors qu’un effort conséquent a été fait pour faciliter le développement de l’apprentissage en Europe). Le Ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion fera connaître, dans les prochaines semaines, les déclinaisons françaises de cette année des compétences.

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