Si les acteurs de la formation continue ont été surpris par certaines évolutions décidées et mises en place en 2024, la nouvelle année devrait, elle-aussi, réserver bien des surprises. D’autant plus, que les actions de formation continue apparaissent plus que jamais incontournables pour parvenir à l’objectif prioritaire : le plein-emploi.
La mise en place d’une participation forfaitaire pour tous les apprenants
Le sujet faisait débat depuis plusieurs mois, et l’année 2024 aura permis d’apporter une première réponse à la délicate question du financement des actions de formation des actifs. En effet, si le succès du Compte Personnel de Formation (CPF) ne se dément pas depuis sa monétarisation mais aussi depuis le lancement de l’application mobile dédiée, les pouvoirs publics souhaitaient pouvoir mieux gérer les sommes dépensées. Il s’agissait d’efficacité, afin d’inciter les salariés à suivre des actions de formation conduisant à l’acquisition de compétences recherchées par les entreprises. Si de multiples voies avaient été évoquées, c’est celle de la participation forfaitaire qui a été officialisée.
Ainsi, depuis le 2 mai de cette année, une participation de 100 € est exigible de la part des apprenants pour toute action de formation suivie. Les exonérations (mais aussi des abondements supplémentaires de la part de l’employeur) sont possibles sous certaines conditions et dans certaines situations.
Le renforcement des contrôles et des dispositifs pour mieux contrôler la qualité des formations professionnelles
Cette attractivité du Compte personnel de formation aux yeux des Françaises et des Français a conduit également à la multiplication des offres de formation en tout genre. Pour les pouvoirs publics, il était urgent de garantir un niveau de qualité pour les organismes en charge de dispenser ces formations continues. Aussi, un aménagement « technique » interdit la sous-traitance des actions éligibles au CPF au-delà de 80 % du CA global. Cela doit permettre à ces organismes d’internaliser davantage leurs prestations, et donc à terme d’être plus aisément « contrôlable. Enfin, un arrêté du 30 avril 2024 est venu renforcer les obligations des organismes certificateurs mais aussi des instances de labélisation en vue de mieux encadrer la certification Qualiopi. On sait également, que cette certification doit être renforcée dans les années à venir pour devenir un véritable critère de choix pour les apprenants.
Des formations plus ciblées pour 2025 ?
En cette période complexe sur un plan politique mais aussi sur un plan budgétaire, la formation professionnelle devrait connaître, pour l’année à venir, un gel de ses moyens financiers. Cependant, les grandes priorités sont fixées, et l’employabilité sera le cœur de la stratégie qui sera déployée dans les prochains mois. Ainsi, si le gouvernement rappelle que la formation continue reste un droit pour chacune et chacun, elle doit aussi devenir un « devoir » en termes d’employabilité. Trop de compétences se caractérisent par un état de pénurie, les entreprises ne parvenant pas à trouver les profils dont elles ont le plus besoin. Ce sont ces compétences, dont la liste devrait être établie par France Compétences au 1er trimestre 2025, qui seront donc principalement ciblées.
L’année 2025 devrait donc réserver bien des surprises pour les apprenants d’une part et pour les acteurs de la formation continue d’autre part.