Permettre à tous les collaborateurs d’une entreprise d’accompagner la transformation de celle-ci, voilà l’objectif assigné à ce Reskilling, une formation d’un nouveau genre. Et la crise sanitaire a amplifié le mouvement, obligeant les entreprises à se « réinventer » et donc à inciter leurs salariés à les suivre. Une tendance, qui pourrait bien gagner en importance, d’autant plus que le Compte Personnel de Formation (CPF) peut accentuer les bénéfices de cette nouvelle approche.
Le Reskilling, quand former ses collaborateurs devient un investissement nécessaire
Venu d’Outre-Atlantique, le Reskilling connaît depuis quelques semaines, un engouement de plus en plus important de la part des entreprises françaises et européennes. Littéralement « renouvellement des compétences », le Reskilling traduit bien l’ambition pour l’entreprise de former ses collaborateurs (comme lors de l’élaboration d’un plan de développement des compétences) pour pouvoir leur confier de nouvelles missions. En d’autres termes, cette formation doit amener les salariés de l’entreprise à pouvoir occuper de nouvelles fonctions et donc apprendre un nouveau métier. Si le reskilling connait cette hausse importante, c’est notamment en raison de la crise sanitaire du coronavirus. Cette dernière a transformé l’activité des entreprises, et certaines ont dû se réinventer pour pouvoir surmonter les difficultés. Un des exemples fréquemment cités en la matière nous renvoie à cette entreprise suédoise de transports aériens. Pour ne pas licencier ses collaborateurs condamnés à rester au sol, la société les a formés en urgence aux gestes de premiers secours pour qu’ils deviennent des relais de la politique de santé publique de Suède. Pour l’entreprise, le Reskilling apparaît ainsi comme une alternative à l’effondrement ou même à la disparition.
Le CPF, un socle pour aider les salariés à se mobiliser
Investir dans la formation de ses salariés plutôt que d’élaborer un plan social toujours plus coûteux, voilà un des traits, ayant fait de ce reskilling une nouvelle arme au bénéfice des DRH du monde entier. C’est le pendant, pour les entreprises, d’un dispositif existant déjà en France pour les salariés : le CPF de Transition. Ce dernier, apparu avec la réforme du Compte Personnel de Formation, assure en effet aux actifs de pouvoir se former pour changer de métier. Et c’est notamment parce que ce CPF de transition existe et plus généralement grâce au CPF en lui-même, que ce renouvellement de compétences est particulièrement bien adapté au marché de l’emploi en France.
L’exemple de l’entreprise suédoise peut apparaître comme extrême et anecdotique à la fois. En revanche, former ses collaborateurs pour qu’ils deviennent des spécialistes du télétravail, ou encore des techniciens confirmés du Digital et du Web concerne un nombre bien plus important d’entreprises. Et si l’entreprise peut initier le mouvement, en impulsant l’orientation de ces formations, les salariés eux-mêmes doivent se mobiliser pour renforcer ce mouvement. Ainsi, un employé administratif conduit par son entreprise à acquérir des compétences numériques pour accompagner la transformation digitale de l’entreprise, devra se former en permanence pour que ces nouvelles compétences ne soient pas obsolètes. Et le CPF ou le CPF de transition pourra alors être utilisé en ce sens.
Renouvellement de compétence ou acquisition de nouveaux savoir-faire ? Quelle priorité ?
Changer de métier sans changer d’entreprise, voilà comment peut être perçu le reskilling de la part des salariés de l’entreprise. Si on comprend que la crise sanitaire a accéléré le mouvement, on peut supposer que le mouvement est appelé à perdurer. Car ce renouvellement de compétences ne répond pas seulement à un besoin immédiat mais il satisfait une exigence durable pour l’entreprise. Une transformation digitale implique une évolution sur le long terme, et l’acquisition de nouveaux savoirs et compétences ne doit pas s’accompagner d’un oubli des anciennes expertises. C’est en cela, que si le reskilling apparaît être un levier d’action pour permettre l’adaptation des entreprises aux situations difficiles, il devient également un outil efficace pour garantir une meilleure employabilité et sécuriser le parcours professionnel des salariés. Une formation bénéfique à toutes les parties, à condition toutefois, que les compétences visées soient appelées à perdurer.