Les études de projection soulignent que de nombreux salariés accéderont à la formation continue dans les semaines et les mois à venir, notamment pour initier des projets de reconversion professionnelle. C’est donc le moment de comprendre les évolutions acquises, notamment en ce qui concerne le financement du Compte Personnel de Formation (CPF).
Avec la crise, le besoin en formation continue n’a jamais été aussi important
Avec la crise sanitaire, jamais la formation continue n’a été aussi largement présentée comme un des leviers les plus efficaces pour sécuriser son parcours professionnel d’une part mais aussi pour initier un processus de reconversion professionnel. Et à en croire les autorités publiques, le nombre de reconversions devrait exploser dans les mois et années à venir. La hausse prévisible du chômage, la multiplication des plans sociaux, le ralentissement (voir l’arrêt) de certains secteurs d’activité va pousser de nombreux salariés à entreprendre une formation pour gagner en compétences.
Il faut répondre aux besoins et aux attentes des entreprises, que ce soit dans le domaine de la transition écologique de notre pays, ou encore pour renforcer et accélérer la formation numérique. Les formations numériques et bureautiques font en effet partie de ces offres de formation les plus plébiscitées, et ce afin de satisfaire aux centaines de milliers d’emplois non pourvus en France. Le Compte personnel de formation (CPF) devra donc être mobilisé, dans une grande majorité des cas.
Le financement du Compte personnel de formation (CPF), des évolutions à connaître
Pour rappel, le Compte personnel de Formation (CPF) est alimenté chaque année des droits acquis au titre de l’année précédente. Depuis la dernière réforme, le CPF est monétarisé et répond à des règles simples :
· 500 € par an pour tous les salariés ayant travaillé au moins à mi-temps
· 800 € par an pour les salariés les moins qualifiées, mais aussi pour les salariés reconnus comme travailleurs handicapés.
L’application mobile, qui permet de choisir, s’inscrire et payer la formation souhaitée en quelques clics, renseigne chaque salarié sur le montant de ses droits, avec un plafond de 5.000 € (ou de 8.000 € pour les mêmes catégories de salariés).
Le gouvernement a pris conscience, au cours de l’été, que ce CPF n’était pas assez connu des salariés français, décidant ainsi une vaste campagne de communication. Dans le même temps, les autorités publiques ont décidé de reporter le transfert des droits du DIF sur le CPF de 6 mois.
Chaque actif a donc jusqu’au 30 juin 2021 pour demander le transfert des droits acquis au titre du DIF sur son Compte personnel de formation, et là encore, une campagne de communication sera mise en place pour informer les salariés. Ce transfert peut atteindre jusqu’à 1.800 €.
Les entreprises, partie prenante à cette montée en compétence de leurs salariés
Grande innovation en cette fin d’année, les entreprises elles-mêmes peuvent abonder le CPF de leurs salariés, et ce depuis le 3 septembre dernier. C’est l’occasion pour l’entreprise d’accompagner ses collaborateurs à monter en compétences, et pour le salarié de pouvoir envisager de nouvelles opportunités de formation.
A travers un espace dédié aux entreprises, ces dernières peuvent donc venir augmenter les droits de leurs salariés selon 4 modalités distinctes :
- Dotation volontaire non obligatoire pour les entreprises souhaitant aider leurs salariés à accéder à des formations,
- Dotation en droits supplémentaires, possible avec la signature d’un accord collectif,
- Dotation droits correctifs, lorsque l’entreprise n’a pas respecté ses engagements notamment en matière d’entretien annuel,
- Dotation salariés – licenciés, qui peut faire suite à la signature d’un accord de performance collective
Les entreprises peuvent retrouver l’ensemble de ces dispositifs, qui seront précisés et complétés dans les semaine à venir, sur le nouvel Espace des Employeurs et des Financeurs (EDEF), mais tout est donc fait pour renforcer l’attractivité de la formation continue aux yeux des salariés.