Si les plus de deux années de crise sanitaire ont impacté l’activité économique du pays, elles ont également profondément transformé le secteur de la formation professionnelle continue. Aujourd’hui, les entreprises comptent davantage sur cette dernière pour se projeter dans l’avenir et concrétiser leur projet de développement.
De nombreuses études soulignent comment la crise sanitaire a poussé les Françaises et les Français à s’approprier leurs droits à formation depuis le début de la crise sanitaire. Le Compte Personnel de Formation (CPF) est désormais mieux connu de tous les actifs, et l’ambition de la réforme de 2018 (Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel) semble donc être atteint : replacer le salarié / apprenant au cœur de tous les dispositifs de formation continue. Mais la crise sanitaire a également alerté les acteurs économiques en termes de « besoins en compétences ».
La formation professionnelle, un enjeu majeur pour les entreprises
Ainsi, la généralisation du télétravail, conséquence des périodes de confinement et de couvre-feux successifs, a mis en évidence les carences et les défaillances de certaines organisations. Les formations continues dans le domaine de la bureautique notamment se sont imposées comme nécessaires pour rendre ce travail à distance plus efficient. Les entreprises ont ainsi pu intégrer ces « besoins de formation » dans les plans de développement des compétences mais également inciter leurs collaborateurs à gagner en compétences en se formant grâce à leur CPF.
D’un autre côté, les deux années de crise sanitaire ont également amené tous les acteurs économiques à prendre conscience d’une réalité : quel que soit le secteur d’activité, le numérique a représenté, dans ces moments difficiles, une voie pour maintenir (et parfois amplifier) l’activité. Conséquence naturelle de cette prise de conscience, les entreprises ont décidé d’accélérer leur transformation numérique (et pour certains, la décision a été de lancer cette transformation). Là encore, de nouveaux besoins se sont fait sentir et continueront d’apparaitre au fil du temps.
C’est ainsi, que comme pour les salariés et plus généralement pour les actifs, les entreprises considèrent la formation continue de leurs collaborateurs comme un enjeu majeur pour leur avenir.
Et demain, quelles formations continues pour répondre aux attentes des entreprises ?
Pour comprendre la réalité de ce constat, l’analyse des études détaillées de la Direction Générale du Travail permette de comprendre l’ampleur de cette prise de conscience. En 2021, 76.820 accords collectifs ont été signés et 1063 accords de branche validés. Au-delà des chiffres, ces analyses mettent en avant que la formation professionnelle soit aujourd’hui le 4ème thème le plus discuté en entre partenaires sociaux après les questions sur les rémunérations, les conditions d’application des accords déjà signés et l’égalité homme / femme.
Les responsables des ressources humaines ont intégré ces nouvelles exigences, comme le souligne l’édition 2022 de l’Observatoire Xerfi de la formation Professionnelle. D’un côté, les entreprises ambitionnent de concilier leur stratégie en matière de formation continue (plan de développement des compétences, recrutement d’un apprenti ou d’un alternant, …) avec les approches individuelles de leurs collaborateurs (Mobilisation du CPF, …). De l’autre, elles entendent multiplier les pistes de développement de ces compétences en poursuivant 3 axes principaux :
- Les formations dites obligatoires et indispensables pour l’exercice de certaines activités,
- Les compétences métier, spécifiques à chaque secteur d’activité (les formations numériques par exemple pour les professionnels du Web)
- Les compétences personnelles ou Soft Skills, indispensables pour pouvoir s’adapter à toutes les situations et ainsi répondre au besoin de flexibilité des acteurs économiques.
2022 (et la tendance se confirmera pour 2023) restera marqué par cette profonde transformation de l’approche des entreprises vis-à-vis de la formation professionnelle continue. Cette dernière est désormais au cœur des enjeux pour garantir le développement de l’activité.