Si le gouvernement vante les atouts et les bénéfices de la formation professionnelle continue pour les salariés, il souligne également l’importance de cette dernière pour parvenir aux objectifs fixés à savoir : le plein emploi et la relance économique.
Les actifs doivent gagner en compétences et en opérationnalité
La croissance de la formation continue doit, selon le gouvernement, participer à la relance de la croissance. Après la crise sanitaire du coronavirus, le gouvernement a déployé de multiples dispositifs pour protéger les acteurs économiques d’une part et préparer les transformations nécessaires pour demain.
La transformation numérique et la transition écologique figurent en tête de liste de ces profondes mutations, qui doivent fortement influer sur le marché du travail. Le plein-emploi devrait être retrouvé en France dès 2025 selon le ministère de l’économie et de finances. Pour y parvenir, le gouvernement a fortement soutenu :
- L’apprentissage et l’alternance : les contrats de professionnalisation et d’apprentissage bénéficient, sous certaines conditions, d’une aide exceptionnelle devant permettre aux entreprises de ne pas avoir à supporter un coût important lorsqu’elles recrutent un alternant.
- La formation professionnelle continue, en abondant plusieurs fonds devant soutenir les efforts de formation alors même que l’économie était à l’arrêt.
Aujourd’hui, les efforts consacrés à ces actions de formation doivent absolument être maintenus, puisqu’ils doivent participer à l’atteinte de l’objectif (la relance et le plein-emploi).
Les métiers d’avenir, des besoins accrus en formation continue
Alors que les spécialistes soulignent que la moitié des recrutements à l’horizon 2050 concerne des métiers qui n’existent pas encore aujourd’hui, ils mettent en gardent également contre les métiers d’avenir, qui sont déjà en tension depuis 2019 c’est-à-dire avant la crise sanitaire. Selon le ministère du Travail, 255.000 à 390.000 projets de recrutement n’ont pas pu aboutir faute de candidats suffisants.
La tendance pourrait s’accélérer si les efforts en termes de formation continue ne sont pas poursuivis dans les prochaines années. Les actions de formation deviennent un enjeu national d’autant plus lorsqu’ils concernent ces métiers d’avenir. Ces derniers regroupent plusieurs secteurs d’activité, dont celui du numérique au sens large. Les métiers du Web et de l’informatique connaissent une accentuation de ces tensions sur le marché du travail.
Et ce déficit devient critique à en croire les études de l’Observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événement (Opiiec). Une étude de 2019 ne recensait que 0.56 candidat par offre publiée et met en garde contre des profils trop similaires et le manque de diversité. Cette pénurie annoncée menace la relance économique (et par conséquent le plein-emploi).
C’est un constat, qu’a détaillé Yannick L’Horty, professeur d’économie à l’université Gustave-Eiffel de Champs sur Marne, aux journalistes du Monde : « Il est assez naturel d’avoir une inadéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de compétences qui sort de l’appareil de formation. L’économie évolue de plus en plus vite, il y a des réallocations entre et dans les secteurs d’activité. On n’a jamais attendu autant de la formation qu’aujourd’hui. »
Dans le domaine des formations numériques ou même bureautiques, l’urgence est avant tout de répondre aux besoins des entreprises et de s’efforcer que ceux -ci se concilient avec les aspirations des salariés eux-mêmes. Car depuis la réforme de 2018 et la monétarisation du compte personnel de formation (CPF), les actifs sont décideurs de leur parcours de formation. C’est pourquoi, les spécialistes du marché du travail et les économistes insistent sur l’urgence à rapprocher entreprises et salariés en ce qui concerne l’élaboration des parcours de formation de chacun. Il en va de la réussite du plan de relance initié par le gouvernement.