Formation et CPF, une accélération des mutations pour tous les apprenants !

 La question des compétences et donc de la formation initiale et continue est au cœur des enjeux de la relance économique du pays. Déjà profondément impactée par la crise sanitaire, la formation professionnelle doit s’engager dans une accélération de ces évolutions pour pouvoir satisfaire à toutes les exigences, et ces dernières sont aussi nombreuses que variées. 

 

La crise sanitaire a déjà profondément révolutionné le secteur de la formation professionnelle, qui a dû s’adapter à l’accélération de la mutation du marché de l’emploi. De nombreux efforts ont déjà été consentis par les pouvoirs publics depuis près de deux ans. Et la formation continue constitue encore un objectif prioritaire dans le cadre du plan France 2030. Deux milliards d’euros seront ainsi consacrés à la transformation des outils de formation, principalement à destination des jeunes et des demandeurs d’emplois. A un moment, où les tensions sur le marché de l’emploi se font de plus en plus vives (faute de compétences, de nombreuses offres d’emplois restent non pourvues), la formation continue apparaît être un des leviers mobilisables pour sortir de la crise d’une part et se projeter dans un développement économique plus harmonieux d’autre part. Les attentes et objectifs ne sont pas les mêmes en fonction des publics visés : une simplification pour les demandeurs d’emplois, un rapprochement avec les intérêts des entreprises pour les salariés et un effort de communication pour les indépendants et autres travailleurs non-salariés. 

 

Pour les demandeurs d’emplois, la formation doit être plus simple et accessible 

 

Alors que la dernière réforme du Compte Personnel de Formation ciblait principalement les salariés, les demandeurs d’emplois, eux, revendiquent de bénéficier de la même autonomie et de la même liberté pour le choix de leur formation. C’est un des constats que dresse le rapport, dévoilé le 16 septembre dernier, présenté par l’Association Solidarités Nouvelles face au chômage (SNC). 

Dans un marché de l’emploi sous tension, au sein duquel de nombreuses offres d’emplois peinent à trouver des candidats faute de compétences, l’association SNC déplore la prolifération des offres d’emplois d’une part mais aussi la multiplication des interlocuteurs d’autre part. Recommandant de simplifier la donne en consacrant Pôle Emploi comme interlocuteur unique, l’association préconise également de créer un dispositif comparable au CPF de transition des salariés pour les demandeurs d’emplois. Ainsi, ces derniers pourraient, dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle, envisager une formation certifiante ou diplômante dans un secteur d’activité en tension. 

 

Pour les salariés, le CPF de plus en plus cogéré avec les entreprises 

 

Principaux bénéficiaires de la loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel », les salariés disposent désormais d’une autonomie totale pour gérer leur parcours de formation. Entre le site Internet et l’application mobile, choisir, s’inscrire et financer une formation professionnelle peut se faire en quelques clics. Depuis des ajustements ont été apportés, et désormais les entreprises elles-mêmes peuvent abonder le CPF de leurs collaborateurs, afin de les aider à boucler les financements nécessaires à chacune des actions de formation envisagées. De la formation certifiante pour une compétence professionnelle à la formation diplômante suivie sur une plateforme de e-learning, les offres se multiplient là-encore. 

Mais dans un marché de l’emploi sous tension, les entreprises revendiquent vouloir prendre encore plus de poids dans cette cogestion du CPF. Les abondements furent une première étape, et désormais petites et grandes entreprises espèrent pouvoir mieux concilier les objectifs des plans de développement des compétences, qu’elles doivent élaborer, et les attentes des titulaires des CPF.

 

Pour les travailleurs non-salariés, un CPF à valoriser et à faire connaître  

 

Depuis 2018, les plus de 3 millions de travailleurs non-salariés jouissent eux-aussi d’un crédit annuel concrétisant leur droit à formation. Les travailleurs indépendants comme les professions non-salariées, les artistes comme les professions libérales disposent ainsi d’un CPF, qu’ils peuvent mobiliser pour gagner en compétences et / ou pour envisager une éventuelle reconversion professionnelle. 

En la matière, le plus urgent pour les autorités publiques consiste à informer les bénéficiaires eux-mêmes, puisque les TNS (travailleurs non-salariés) ne se sont pas encore pleinement approprié le CPF. Les fonds d’assurance formation, qui gèrent cet aspect du quotidien des travailleurs indépendants, harmonisent actuellement leurs pratiques et communiquent à destination de leurs membres, afin de faciliter la mobilisation du CPF.

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