Quand les entreprises participent au financement du parcours CPF de leurs salariés 

abondement entreprise

Soucieuses d’anticiper les besoins futurs de compétences, les entreprises recourent aisément aux différents dispositifs de formation continue. Elles sont ainsi plus nombreuses à envisager l’abondement du CPF de leurs collaborateurs s’inscrivant à une action de formation répondant à ces exigences à venir. Une étude récente souligne le potentiel d’un tel dispositif, à condition qu’il soit généralisé. 

Le CPF, l’arme ultime pour renforcer l’employabilité !

On ne présente plus les succès enregistrés par le Compte Personnel de Formation (CPF) depuis sa création en 2014. Pensé pour redonner le pouvoir aux salariés et plus généralement aux actifs, le CPF a très rapidement séduit les Françaises et les Français, qui voyaient là la possibilité de s’adapter aux évolutions (nombreuses et rapides) du marché du travail d’une part, mais aussi la possibilité de concrétiser des envies ou des ambitions, restées inassouvies jusque-là. Le projet de transition professionnelle répond ainsi à celles et ceux, qui souhaitent changer de carrière ou de métier. 

La monétarisation du CPF a rendu le dispositif plus lisible et plus compréhensible par les actifs. Le lancement du site et de l’application dédiée a rendu le dispositif plus facile et plus rapide à mettre en œuvre. Toujours est-il, que les actifs se sont mobilisés et se sont approprié ce dispositif. L’organisme gestionnaire, la Caisse des dépôts, soulignaient ainsi qu’à la fin de l’année 2024, ce sont près de 10 millions de formations, 9.7 pour être précis, qui ont été dispensées depuis 2015, avec une dépense évaluée à 15.8 milliards d’euros sur la même période. Face aux mutations du marché du travail (transformation numérique, transition écologique, …), le Compte Personnel de Formation apparaît être le levier privilégié pour maintenir ses compétences et donc renforcer son employabilité. 

Opérationnalité et productivité, les deux piliers pour l’avenir et le développement des entreprises 

Du côté des entreprises, le CPF a pu être jugé sévèrement au cours de ces premiers mois d’existence. Ces mutations profondes, liées notamment à la transformation numérique, renforçaient le besoin de compétences accrues au sein des entreprises et nécessitaient donc un recours massif aux actions de formation continue. Un besoin, qui s’est trouvé décuplé pendant la crise sanitaire, puisque cette période complexe a mis en lumière les carences en compétences au sein des entreprises. Pour pallier ces dernières, les entreprises souhaitaient voir les autorités publiques réguler le libre choix des actifs quant à leur action de formation. Une demande, rejetée pour ne pas mettre en péril le principe de liberté pour choisir son avenir professionnel. En revanche, conscient que tous els efforts menés en termes de formation continue devaient être utiles et bénéfiques à la productivité et à l’efficacité des entreprises, des évolutions ont assoupli les règles d’abondement du CPF de leur collaborateur par les entreprises le souhaitant. Dès 2022, une étude soulignait comment certaines collectivités locales avaient, à travers cette logique d’abondement, incité les apprenants à s’inscrire « des formations dans des filières particulièrement stratégiques sur leur territoire, avec à la clef un formidable levier pour attirer des talents ». A la même date, 6.000 entreprises avaient anticipé la généralisation de ces abondements dans leur plan de formation « afin d’inciter leurs salariés à acquérir des compétences utiles à leur pérennité. »

Quand entreprises et salariés visent le même objectif : la co-construction du parcours de formation 

Ainsi, le 18 juin dernier, la Caisse des dépôts a publié une synthèse sur le sujet ::  « Les dotations des employeurs sur les comptes personnels de formation ». Le directeur adjoint des politiques sociales à la Caisse des dépôts, Axel Rahola, expliquait ainsi :  « Il existe un encouragement fort du gouvernement pour développer le CPF comme outil de la coconstruction des parcours professionnels, de la fidélisation, de la reconversion,(…) ». Le phénomène reste marginal, puisque ce sont 250 millions d’euros qui ont été versés depuis 2020. En revanche, la synthèse souligne, que pour les entreprises de plus de 250 salariés, cette possibilité d’abonder le CPF de ses collaborateurs (pour les orienter vers des formations répondant aux besoins de l’entreprise) représente de plus en plus une « une brique complémentaire à leur plan de formation ». D’autant plus s’agissant des métiers en tension, comme ceux du Web et du numérique notamment. 

Si cela peut représenter une voie d’avenir pour la formation continue en France, il reste cependant à ce que toutes les entreprises, y compris les TPE et PME, puissent s’en saisir. En 2023, seuls 3.3 salariés sur 10.000 ont pu profiter de cette opportunité. 

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