Aujourd’hui, tout salarié peut mobiliser son Compte Personnel de Formation (CPF) en vue d’obtenir une certification professionnelle. Mais depuis le 1er janvier 2019, le parcours peut être modulé, avec l’obtention progressive des différents blocs de compétences de chaque certification professionnelle concernée.
La distinction entre certification professionnelle et bloc de compétence, bien plus qu’un simple détail lexical
C’est dans le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), que sont enregistrées les certifications professionnelles. Ces dernières assurent une validation des compétences et des connaissances nécessaires à l’exercice d’un des métiers concernés. Il faut souligner, qu’au RNCP s’ajoute le Répertoire spécifique, autrefois désigné sous l’appellation d’Inventaire. Ce dernier complète le RNCP avec des certifications et des habitations spécifiques. Ceux-ci ne correspondent pas à un métier mais n’en représentent qu’une partie. Seul l’enregistrement dans l’un de ces deux répertoires permet la validation de la certification professionnelle sur l’ensemble du territoire. Cet enregistrement rend aussi ces les formations en vue d’obtenir la certification professionnelle concernée éligible au titre du CPF.
C’est au sein de ces certifications professionnelles que le RNCP peut identifier les blocs de compétences. Ces blocs de compétences peuvent être communs à plusieurs certifications et favorisent donc la mobilité professionnelle, et sont bien souvent mobilisées lors de la mise en œuvre du CPF de transition.
Aux termes de l’article L 6113-1 du Code du Travail, les blocs de compétences se définissent par :
- Ils sont intégrés obligatoirement à une certification professionnelle enregistrée au RNCP
- Un ensemble de compétences définissables et identifiables
- Leur contribution à l’exercice autonome d’une activité professionnelle
- La possibilité de les évaluer et les valider
L’obligation d’aménager les certifications professionnelles en bloc de compétences
Pour rendre le CPF mais aussi le CPF de transition plus efficace dans l’aide apportée aux salariés pour une reconversion professionnelle, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel impose la structuration de chaque certification professionnelle en blocs de compétences. Cela doit permettre à chacun de progresser de manière plus progressive. En effet, en mobilisant son CPF, le salarié peut suivre une formation pour valider un bloc de compétences. La formation professionnelle est donc, par définition, plus courte et moins exigeante, que celle devant conduire à la reconnaissance d’une certification professionnelle.
En revanche, le même salarié pourra s’engager quelques mois, ou quelques années après, dans une nouvelle formation pour valider un second bloc de compétences. Une fois tous les blocs de compétences de la certification professionnelle visée obtenus, le salarié pourra alors prétendre à l’obtention de celle-ci. Cela assure non seulement une plus grande adaptabilité mais aussi la personnalisation du parcours de formation de chacun. Si ces blocs de compétences ont été créés pour faciliter la reconversion professionnelle des salariés, ils permettent aussi aux entreprises d’identifier plus facilement les profils pouvant répondre à leurs besoins, puisque les blocs de compétences représentent aussi une valeur en dehors des certifications professionnelles.
Ce sont donc aussi ces blocs de compétences, qui pourront faire l’objet d’une formation au titre du Compter Personnel de Formation, et cette nouvelle structuration modulaire de la certification professionnelle devra faire l’objet d’une évaluation, au cours de l’année 2021, par le législateur. On peut légitimement penser, que l’évaluation permettra de souligner l’intérêt de cette approche modulaire, qui rend la formation continue plus lisible dans la durée pour les salariés comme pour les entreprises. Comme quoi le passage des certifications professionnelles aux blocs de compétences représente bien plus qu’un simple changement de termes.
Et vous, comprenez-vous cette évolution liée à la création des blocs de compétences ? Estimez-vous que cette évolution sera bénéfique aux salariés et aux entreprises ?