2024 sera encore une année d’évolution pour le Compte Personnel de Formation. Ce CPF reste aujourd’hui présenté comme le levier le plus efficace pour accompagner le retour au plein emploi.
Le Compte Personnel de formation moins attractif en 2023 ?
En théorie, tout actif, depuis son entrée sur le marché du travail jusqu’à sa mise en retraite, peut mobiliser son compte personnel de formation. Depuis la monétarisation de ce dernier mais aussi depuis le lancement de l’application mobile Mon Compte Formation (chacun peut choisir, s’inscrire et payer son action de formation continue en quelques clics), le dispositif ambitionne de redonner le contrôle et le pouvoir aux salariés eux-mêmes.
Pourtant, certaines études officielles, dont celle conduite par la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) souligne que les mesures adoptées depuis 2022 ont quelque peu impacté cette volonté de démocratisation de la formation continue. Ainsi, en 2022, des mesures ont été prises principalement pour lutter contre la fraude au CPF, et on a vu le nombre d’actions de formation dispensées s’effondrer de près de 30 % (Avec 1.335.900 formations, l’année 2023 aura enregistré près de 500.000 formations de moins qu’en 2022). Il faudra attendre l’année prochaine pour connaitre l’impact des mesures économiques adoptées au cours de ce printemps, avec notamment l’instauration d’un reste à charge de 100 € pour les actifs mobilisant leur CPF.
Qui choisit de mobiliser son CPF en 2024 ?
Le durcissement des règles, quant à l’utilisation du Compte Personnel de Formation et l’instauration de ce reste à charge de 100 € explique en grande partie la chute conséquente du nombre de dossiers demandés. En revanche, force est de constater que toutes les catégories de salariés ne sont pas concernées de la même manière. Ainsi, si les actifs, ne pouvant justifier du niveau BAC, ont vu leur taux d’accès à la formation continue plonger de 38 %, la baisse est limitée à 22 % pour les autres actifs. Plus le niveau de diplôme est élevé, plus le recours à la formation continue limite son érosion.
La situation inquiète à un moment, où les autorités publiques multiplient les incitations pour que chacun puisse gagner en compétences. Les moins formés et les moins diplômés seraient donc ceux profitant le moins de cette incitation.
Quel est le prix moyen d’une formation en 2024, quand on décide de la financer avec son CPF ?
Il reste extrêmement difficile d’estimer le prix moyen d’une action de formation tant celle-ci peut prendre de multiples formes. Une remise à niveau dans l’utilisation d’un logiciel bureautique ne peut en effet pas être comparé à une reprise d’études même en e-learning, devant permettre à l’apprenant d’obtenir un diplôme ou un titre professionnel RNCP. De la même manière, un actif cherchant à valider ses acquis de l’expérience ne suit pas le même parcours que celui cherchant à obtenir une certification professionnelle. Dans tous les cas, tous les acteurs concernés insistent sur la personnalisation de ces parcours, dans la mesure où seule celle-ci pourra être pleinement profitable à l’apprenant.