Formation professionnelle et CPF 2026 : une année cruciale !

formation professionnelle 2026

Dans un contexte international complexe et incertain et un contexte politique tout aussi incompréhensible en France, la formation professionnelle s’impose plus que jamais comme LE levier principal à activer et à rendre plus efficient pour accompagner les défis qui se posent aux entreprises. Entre la liberté garantie par le CPF et les attentes des acteurs économiques, la voie à suivre est difficile à définir, même si les grandes orientations semblent déjà se dessiner. 

Le succès du CPF : la tentation d’un encadrement plus strict !

Les compétences se sont imposées, en quelques années, comme un enjeu crucial tant pour les actifs que pour les entreprises. Pour les premiers, réfléchir et s’engager dans un parcours de formation continue représente la solution la plus efficace, la plus rapide et la plus pertinente pour consolider et / ou acquérir les compétences tant prisées par les recruteurs. Qu’il s’agisse de compétences numériques ou de connaissances et savoir-faire pour accompagner la transition écologique, la formation professionnelle devient alors synonyme de renforcement de l’employabilité pour celles et ceux, qui le décident. Pour les acteurs économiques, recruter de nouvelles compétences représente le socle, sur lequel pourront se développer les projets de développement et la croissance de l’entreprise. A un niveau global, la montée en compétences s’impose comme un outil de « souveraineté économique ». Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les pouvoirs publics aient multiplié les dispositifs pour accompagner les actifs dans toutes les situations possibles. 

En officialisant le Compte Personnel de Formation (CPF), les pouvoirs publics ont souhaité accompagner cette évolution du marché du travail, comme l’expliquait la Ministre du Travail de l’époque, Muriel Pénicaud : « La compétence peut et doit être un moyen pour tous, et notamment les moins favorisés d’entre nous, de se construire, de s’insérer, de s’émanciper et d’être fier. Nous avons aujourd’hui l’occasion historique de nous élever par nos compétences et de devenir encore plus humains au travers de nos savoirs ». En revanche, passer d’une société de métiers, organisée autour d’une régulation verticale, à une société de compétences, dans laquelle les actifs occupent une place plus importante, ne se décrète pas. En revanche, cela répond aux évolutions, que notre société traverse depuis plusieurs années, qu’il s’agisse de la transformation numérique, de la transition écologique ou encore plus récemment de l’avènement de l’intelligence artificielle. Toujours est-il, que les Françaises et les Français se sont appropriés massivement ce CPF, un outil qui a été rendu plus facile et rapide à utiliser avec le lancement de l’application mobile qui lui a été dédiée.  

La montée en compétences de chacun : une ambition à coconstruire avec les employeurs ? 

Les entreprises, elles-mêmes, soulignent les vertus de ces évolutions apportées au système de la formation professionnelle en France, principalement avec les lois de 2014 et 2018.  Elles se félicitent de cette mise en lumière des compétences, tout en soulignant qu’elles participent activement à financer ce nouveau mode de gouvernance. Pour le mouvement des entreprises de France (MEDEF), « le CPF peut devenir un formidable outil de compétitivité et de fidélisation pour les entreprises. ». Les acteurs économiques sont pleinement conscients que les compétences constituent le socle de la performance actuelle et de celle de demain. D’autant plus que l’économie se mondialise, chaque jour, davantage et que les entreprises doivent faire face à une concurrence de plus en plus intense. 

Pour ces raisons, ces acteurs économiques se félicitent des évolutions apportées depuis plusieurs années, permettant une plus grande implication des entreprises. En d’autres termes, la montée en compétences ne doit pas s’effectuer en marge des besoins de l’entreprise et de l’économie en général. Il s’impose ainsi comme prioritaire de faire du CPF un véritable « pont entre aspirations individuelles et besoins collectifs. »

Coconstruire les parcours de formation des collaborateurs de l’entreprise garantit au service RH de participer au développement de cette dernière (notamment en identifiant les compétences dont elle aura besoin dans un avenir plus ou moins proche). Mais, cette co-construction assure également de concrétiser l’engagement de l’entreprise à accompagner ses collaborateurs dans leur parcours professionnel. Cela se traduit naturellement par une fidélisation accrue des salariés de l’entreprise, à une époque où le turn-over (dans certaines fonctions) connait une augmentation significative. 

Les entreprises aspirent donc à faire de cette co-construction la règle générale, sans pour autant renoncer à la liberté de choisir offerte aux actifs ; Les organisations patronales ont toutes rédigé des guides pratiques pour profiter des opportunités qui sont offertes aujourd’hui, tout en sollicitant une plus grande intervention de leur part d’un autre côté. 

Quelles actions de formation privilégier en 2026 en mobilisant son CPF ? 

Intégrer davantage l’entreprise au processus de choix d’une action de formation représente donc une voie, qui devrait être débattue dans les prochains mois. En revanche, les autorités publiques ont déjà fait savoir, qu’elles veilleraient à défendre le principe de la loi, adoptée pour assurer « la liberté de choisir son avenir professionnel ». Il s’agira donc de trouver le juste compromis entre la liberté individuel d’une part et les exigences collectives d’autre part. Les négociations ne font que commencer, et il faudra donc attendre avant de savoir vers quelle ligne, le gouvernement préfère se diriger. 

Ce sera d’autant plus difficile, que comme pour tous les autres aspects de la politique du pays, la formation continue doit contribuer aux efforts en termes de rigueur budgétaire. Ainsi, dans le projet de loi de finance 2026, une menace pesait sur le bilan de compétences, puisqu’une disposition du projet de loi prévoyait de ne plus permettre le financement de celui-ci par le biais du CPF. Certes, les sénateurs ont supprimé cette menace, mais les actifs peuvent craindre que des décisions futures limitent leur possibilité de formation dans les mois et les années à venir. 

De la même manière, les dispositions visant à réguler et encadrer les formations non certifiantes ont également été rejetées, même si personne ne doute, qu’elles seront encore discutées dans les prochaines semaines. 

Tout concourt à faire des formations certifiantes et / ou diplômantes la priorité des actions de formation pour l’année 2026 et les années à venir. D’autant, que les besoins en compétences se multiplient pour les entreprises, qui ne doivent pas se laisser distancer par la concurrence internationale dans un contexte difficile, tendu et peu lisible. Pour les actifs, accepter la co-construction du parcours de formation assure ainsi de pouvoir se projeter sur des formations plus longues et plus souvent plus ambitieuses, notamment à travers la reprise d’études avec ou sans une validation des acquis de l’expérience. Plus que jamais, les actions de formation doivent être bénéfiques au profil des apprenants, qui doivent donc intégrer les attentes et les besoins de leur employeur ou de leur futur employeur.  

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