Se former apparait-il comme bénéfique ? Pour les entreprises et / ou pour les apprenants ? Devant le succès enregistré depuis le déploiement du Compte Personnel de Formation (CPF), ces questions se posent. De récentes études apportent des éléments de réponse.
Le CPF, un levier pour s’orienter vers les métiers porteurs !
Lors de son entrée en vigueur, le Compte personnel de formation (CPF) se destinait à répondre aux attentes de tous les actifs en leur offrant la possibilité d’être acteur et décideur de leur parcours de formation. Les Françaises et les Français se sont pleinement emparés de ce dispositif, et le succès du CPF s’est encore renforcé avec sa monétarisation (rendre plus simple la lisibilité du dispositif) et la création d’une application mobile et d’un site (rendre plus simple le choix et l’inscription à une action de formation).
Toujours est-il, que les actifs ont multiplié le recours à ce compte personnel de formation. Pour certains, il s’agit d’acquérir une compétence ou de renforcer un savoir-faire, permettant de sécuriser son parcours professionnel. Pour d’autres, la formation professionnelle constitue la réponse idéale quand ils envisagent de changer de métier (le CPF de transition répond plus précisément à ces aspirations à une transition professionnelle). Pour d’autres enfin, le CPF a offert l’opportunité de suivre une formation, même si cette dernière était sans rapport avec l’activité professionnelle de l’apprenant.
Comment mesurer l’efficacité en ce qui concerne le choix des formations suivies ?
La formation professionnelle représente un investissement conséquent pour les entreprises et les autorités publiques. On se contentera de souligner, que pour limiter l’envolée incontrôlée des dépenses, les autorités publiques ont ainsi instauré un « reste à charge » pour toutes les actions de formation, financées en partie par le CPF. La question reste cependant plus générale et plus précise : les actions de formation effectivement suivies sont-elles bénéfiques à l’apprenant ? aux entreprises ? à la collectivité ?
Répondre à ces questions nécessiterait de définir des indicateurs, dont le choix pose des problèmes entre les différentes parties. La liberté souhaitée à l’origine par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel est peu compatible avec toute évaluation de la pertinence d’une formation dans telle ou telle situation. C’est pourquoi, de récentes études ont été conduites pour répondre à ces questions en se concentrant sur un seul objectif : l’employabilité des apprenants.
Quelles formations privilégier pour optimiser son employabilité ?
Bien qu’il ne s’attache pas exclusivement aux formations financées par le CPF, le rapport du Comité Scientifique d’évaluation du plan d’investissement dans les compétences (PIC) nous offre cependant quelques éléments de réponse :
- Le ciblage des formations doit être généralisé. En 2023, moins d’une action de formation qualifiante sur 4 répondait à un besoin des métiers définis comme « en tension ». Les métiers du Digital, comme ceux liés à la transition écologique, doivent être ciblés prioritairement pour éviter un « décrochage de productivité de l’économie française »
- La reconversion professionnelle doit privilégier les « formations longues ». Dans tous les domaines, vouloir changer de métier nécessite des formations longues, permettant d’acquérir les compétences socles à l’exercice du futur métier. « les CV de profils en reconversion affichant des stages de quelques jours en lien avec le métier, censés envoyer un bon signal aux employeurs, ne les convainquent pas. » peut-on lire. Les formations, dont la durée est supérieure à 7 mois, constituent en revanche un atout incontestable et avéré.
La définition des métiers en tension doit être plus fine et en constante évolution : Il ne s’agit pas d’identifier les secteurs d’activité, dans lesquels on connait des difficultés de recrutement. Ces dernières peuvent être liées au manque d’attractivité de certaines professions et non au manque de compétences. En revanche, plutôt que de lister des métiers, les spécialistes soulignent la nécessité de s’attacher aux compétences manquantes au sein des entreprises.