Après une profonde transformation, la formation professionnelle doit encore gagner en efficacité pour accompagner les ambitions économiques du pays notamment. Levier essentiel pour optimiser la productivité et l’efficacité, les actions de formation continue sont plébiscitées désormais pour compléter ou renforcer la formation initiale de chacun. De nouveaux enjeux se dessinent déjà pour rendre le système encore plus efficace.
Des actifs de plus en plus mobilisés pour leur avenir professionnel
La Réforme de 2018, avec l’adoption de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, ambitionnait de placer la formation professionnelle continue au cœur des dispositifs d’évolution professionnelle. Le Compte Personnel de Formation (CPF) devait ainsi permettre à chacune et à chacun de renforcer ses compétences voire d’en acquérir de nouvelles. Alors que le CPF de transition devait garantir la possibilité de pouvoir changer de métier tout au long de sa carrière. Toujours est-il, qu’on peut souligner que le défi ambitieux de 2018 est en passe d’être remporté.
Les actifs se sont emparés de ce compte personnel de formation (CPF), après tous les efforts des autorités publiques pour le simplifier (monétarisation, lancement d’une application et d’un site Web dédié, …). Le nombre d’actions de formation, financées en partie par le CPF, ne cesse de croître d’année en année. La mise en place d’une participation financière des apprenants ne semble pas avoir découragé les actifs. Il faut cependant souligner, que la crise sanitaire du coronavirus a été un accélérateur pour le CPF et plus généralement pour toutes les actions de formation.
Les formations continues pensées pour être le prolongement des formations initiales !
Ainsi, le rapport publié par l’INSEE (Formations et emploi. INSEE Références. Edition 2025) souligne que près d’un actif sur deux (47 %), âgé entre 18 et 69 ans, a suivi une formation au cours des douze derniers mois en 2022. Dans le détail, cette étude souligne que les personnes en emploi sont plus demandeuses d’actions de formation continue, consciente que ces dernières sont indispensables pour maintenir leurs compétences et donc leur employabilité à un niveau optimal. Le Compte Personnel de Formation (CPF) fait partie des solutions de financement de ces actions de formation, même si, comme le rapporte l’étude, les apprenants sont bien souvent contraints de compléter cette source de financement. De manière générale, les actifs (mais également les entreprises) ont désormais conscience que la formation professionnelle continue s’apparente à la suite logique des multiples parcours de formation initiale.
Se former grâce au CPF ou en s’appuyant sur son entreprise ?
Si le Compte personnel de formation constitue la possibilité de personnaliser son parcours de formation, il ne faut pas négliger la part essentielle jouée par les entreprises, associations et tous les autres employeurs. En 2023, ces entreprises ont ainsi consacré 3.7 % de leur masse salariale à la formation de leurs employés (soit 25.1 milliards d’euros). Si les efforts de formation des entreprises varient en fonction des secteurs d’activité, force est de constater que les plans de développement des compétences de ces dernières assurent la mise en œuvre de parcours assurant d’acquérir et / ou renforcer les connaissances et les compétences sur des domaines spécifiques.
C’est cette complémentarité entre le choix des apprenants d’une part et les attentes des entreprises d’autre part, qu’il faut réussir à mieux concilier pour rendre le système encore plus efficace. Ce sera l’objet des négociations entre les partenaires sociaux, qui doivent s’ouvrir avant l’été.